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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 09:14
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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 11:46

 

Ralentissement de la croissance et ouverture. De nombreux mots et maux sont associés à la Chine depuis quelques mois. Pourtant, la réalité est toute autre. À quelques mois d’une restructuration majeure de la Chine politique, Fabienne Clérot brosse le portrait d’une Chine toujours dynamique et croissante, mais bien loin de l’esprit d’ouverture qu’on lui prête.

 

Barack Obama et Xi Jinping se sont rencontrés à la Maison Blanche le 14 décembre 2011
Ralentissement de la croissance, restructuration politique et signes d’ouverture. La Chine est en effervescence et le monde est à l’écoute de ses moindres mouvements. Pourtant, pour Fabienne Clérot, chercheuse à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), si le gouvernement chinois change, le fond reste le même.

 

À quelques mois des prochains remaniements gouvernementaux, Fabienne Clérot établit un état des lieux de la Chine, à l’heure de la crise économique mondiale.

Spécialiste de la Chine et du monde chinois, Fabienne Clérot a rejoint l’IRIS en 2008 après avoir longtemps travaillé au sein d’entreprises françaises et étrangères en tant que responsable des partenariats avec l’Asie.

L'ouverture calculée de la Chine
Le Premier ministre Wen Jiabao a récemment prononcé un discours dans lequel il annonçait le projet de casser le monopole des grandes banques chinoises afin de permettre un meilleur financement des petites entreprises. Pensez-vous que cette annonce est le signe d’une volonté d’ouverture de la Chine ?

Cette annonce n’est pas une surprise. Le projet de la Chine pour la libéralisation de ses banques était préconisé dans le rapport China 2030 de la Banque mondiale. Mais derrière ce projet, il y a surtout la volonté du gouvernement chinois, comme il le fait souvent, de vouloir mettre en concurrence ses propres entreprises pour plus de rentabilité, ce n’est donc pas un signe majeur d’ouverture.

La vie politique chinoise va connaître certaines échéances importantes dans les mois à venir. Quelles sont les principales étapes de ce changement ?

Il y a deux principales échéances. La première interviendra à la fin de l’année lors du 18ème Congrès du Parti communiste. À cette occasion, la quasi-totalité des membres du Conseil permanent du Politburo seront renouvelés car ils ont atteint la limite d’âge autorisée. Mis à part le futur président, Xi Jinping et le futur Premier ministre, Li Keqiang, tous cèderont leur siège. Il y a donc sept places à prendre. Cette succession est pleine d’enjeux et crée de nombreuses rivalités intestines. Car le Parti communiste chinois n’est pas un bloc monolithique. Il est constitué de 80 millions de membres et toutes les tendances y sont représentées. Il y a une gauche, une droite et un centre. Bien qu’il n’y ait qu’un seul et unique parti, il génère les conflits politiques de plusieurs formations.

La deuxième échéance est programmée pour mai 2013. Il y a un an, des doutes subsistaient encore mais aujourd’hui, nous en sommes sûrs à 99%, l’actuel vice-président Xi Jinping sera officiellement nommé à la tête de l’État. Pour le seconder, Li Keqiang sera également investi Premier ministre. C’est une des particularités chinoises, les gouvernants ne sortent jamais de nulle part, ils sont choisis par cooptation.

Pensez-vous que ces nombreux changements puissent inspirer un esprit jeune et ouvert à la Chine ?

Même s’il y a un changement de génération, si certains des futurs dirigeants sont nés après la révolution culturelle, la Chine reste sur les mêmes rails. L’état d’esprit n’est peut-être pas le même, mais la ligne directrice reste inchangée. Tous les hommes de cette nouvelle génération ont été choisis par les anciens. Si quelques signes d’ouverture sont perceptibles, ils sont stratégiques et ne sont engagés que dans l’intérêt de la Chine et absolument pas dans un esprit d’acceptation des « valeurs occidentales ».

La visite de Xi Jinping aux États-Unis a été interprétée par certains comme un signe d’ouverture mais il ne faut pas se méprendre : l’emballage est plus moderne, mais le fond ne change pas. C’est une main de fer dans un gant de velours. Les Chinois s’aperçoivent que leur réputation était mauvaise et ils savent qu’ils ont besoin d’être appréciés du monde. Tout est calculé.

Une croissance toujours exemplaire
La croissance chinoise ralentit. Est-ce le signe des premières faiblesses de cet empire économique ?

Oui et non. Oui car la décroissance chinoise est intimement liée à notre propre ralentissement économique. Non car si la croissance est moindre, les prévisions sont tout de même à 7,5% pour l’année 2012. Cette décroissance était anticipée et la Chine a tout fait pour que l’atterrissage ne soit pas brutal. Elle était calculée par les dirigeants depuis longtemps. Désormais, ils n’hésitent pas à prôner une croissance plus équilibrée qui prendra en compte la réduction des inégalités sociales dans le pays, l’écologie etc.

Il est normal que cette croissance ralentisse, un pays ne peut pas, pendant plus de 20 ans, tenir une croissance à plus de 10%. La Chine emprunte aujourd’hui un virage entre deux modèles économiques.

Viser un leadership asiatique
Quelle place est en train de prendre la Chine sur l’échiquier mondial ?

La Chine a beaucoup profité de la crise car elle a bien résisté. Tout le monde pensait que son économie allait s’effondrer, mais non, elle est toujours là. Aujourd’hui, elle se présente comme un recours pour des économies en péril à l’instar de la Grèce, en étant capable de racheter des actifs.

Si la Chine n’a plus rien à prouver en termes d’économie, ne pourrait-elle pas devenir plus ambitieuse en termes de géopolitique ?

Ce n’est pas nouveau, la Chine a des prétentions géopolitiques. Depuis plusieurs années, sous couvert d’harmonie et de pacifisme, la Chine modernise son armée, à pas de géant.

Devant la communauté internationale, les dirigeants chinois affirment qu’il ne s’agit que d’un phénomène de rattrapage. Selon eux, cette modernisation ne sert qu’à placer l’Armée populaire de Chine au niveau des autres grandes puissances mondiales. Mais derrière ces arguments pacifiques, la Chine défend des revendications territoriales, en Mer de Chine orientale et méridionale. La force militaire est l’un des axes importants d’une superpuissance. Si la Chine ne vise pas, pour le moment, un leadership mondial, elle cherche bien entendu à s'assurer une place prédominante en Asie.

 

ici

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 09:55

Conférence de Yan Lan, 杨澜, impératrice des médias en Chine, sur les jeunes en Chine :

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 10:37
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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 10:28

Il existe depuis plus de 50 ans. On évoque sa réforme depuis des années. Il a même fait la une de 13 quotidiens chinois en 2010 (un éditorial rapidement censuré, qui valut à son principal auteur, le directeur adjoint du Jingji Guancha Bao, d'être renvoyé).

Le Hukou, permis de résidence des ménages et principal document d'identité en Chine, serait sur le point d'être amendé.

Capture-d-ecran-2012-03-21-a-09.08.26.png

L'objectif : permettre aux migrants (mingong) de circuler plus librement et de disposer des avantages et droits sociaux sur leur lieu de travail.

Pourquoi ? On peut y voir 3 raisons principales :

- Une volonté d'apaisement social. Le Hukou est devenu l'un des symboles de l'inégalité croissante entre ruraux et citadins. (ici)

- Une nécessité de réformer le marché du travail pour à la fois stabiliser la main d'oeuvre dans les usines et permettre une meilleure adéquation entre la demande et l'offre de travail (comme le préconise le récent rapport de la Banque mondiale - China 2030).

- Une politique d'urbanisation visant à assurer des transferts de populations vers les villes de taille moyenne.

 

Capture-d-ecran-2012-03-21-a-09.10.04.png


Ce système de Hukou, défini initialement comme un outil de contrôle de la population et comme un frein à l'exode rural, apparaît aujourd'hui de plus en plus inadapté compte tenu des besoins économiques et sociaux du "nouveau" modèle de développement chinois.

 

 

 

 


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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 13:11

Comme chaque année les deux assemblées (liang hui) chinoises (assemblée nationale populaire & conférence consultative politique du peuple chinois) ont tenu leur session de printemps. Et comme chaque année, le Premier Ministre a dressé le bilan de l'année écoulée et annoncé les priorités gouvernementales.

Sur la feuille de route de 2012 figurent les mesures suivantes : augmentaton de la demande intérieure, stabilisation des prix, lutte contre les inégalités de revenus, efforts en faveur de l'éducation (4% du PIB), du système de santé, de la protection de l'environnement, des économies d'énergie.

En somme, une croissance plus équilibrée, plus durable, plus qualitative, plus verte, avec un objectif quantitaif de 7,5%.

Le dernier discours de Wen Jiabao dans cette enceinte aura été marqué par des accents progressistes et réformistes : nouvelle gestion de la société, renforcement de l'autonomie politique locale (suivant l'exemple des récentes élections de Wukan) afin de réformer la gouvernance politique (i.e. dans le cadre inchangé du PCC), justice sociale accrue et bien-être social (une tonalité confucéenne déjà présente l'année dernière).

Alors que les prévisionnistes annonçant depuis plus de 20 ans l'effondrement de la Chine ne cessent d'être démentis par les faits, c'est bien du côté de la société et du malaise social grandissant (sur fond de corruption des élites et d'inflation galopante) que vient le vent de la contestation du système.

Les dirigeants communistes réfléchissent donc à une réforme politique qui préserve leurs fondamentaux. L'exercice est délicat, d'autant que les rivalités s'exacerbent à quelques mois du renouvellement du Politburo (octobre 2012) et de l'accession à la tête de l'Etat chinois de la 5ème génération (mars 2013).

 

Capture-d-ecran-2012-03-20-a-13.56.34.png

Bo Xiali et Deng Pufang, premier fils de Deng Xiaoping, victime de la révolution culturelle

 

La chute de l'"étoile rouge" de Chongqing, le très médiatique et charismatique Bo Xilai, est ainsi particulièrement significative des luttes internes au sein du Parti.

Quelques semaines après la mystérieuse visite de Wang Lijun, son bras droit, chef de la police locale, au consulat américain de Chengdu, Bo Xilai a été destitué le 15 mars de son poste de n°1 du parti au profit de Zhang Dejiang.

A quelques mois du 18ème Congrès, ce réglement de compte rappelle le limogeage de Chen Liangyu, maire de Shanghai, en 2006, pour corruption.

La mise à l'écart de Bo Xilai, tenant de la Nouvelle gauche, directement visé par Wen Jiabao dans sa référence au risque d'une nouvelle révolution culturelle portée ces néo-maoïstes, marque la fin du "modèle de Chongqing" et certainement le point d'arrêt de la carrière de ce fils d'"immortel" dont le style flaboyant et les idées radicales irritaient fortement Zhongnanhai.

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 10:07
SYRIE. Pourquoi ce soutien jusqu'au boutiste de la Chine?

Créé le 14-03-2012 à 19h14 

Mathieu Molard
 
Par Mathieu Molard
journaliste multimédia

Alignement sur la position russe ou anticipation de l'intervention en Iran, la Chine laisse planer le doute sur les raisons de son soutien au régime syrien.

Un émissaire chinois, Li Huaxin, s'est rendu à Damas pour présenter des propositions de Pékin visant à résoudre la crise. (c) Afp

Un émissaire chinois, Li Huaxin, s'est rendu à Damas pour présenter des propositions de Pékin visant à résoudre la crise. (c) Afp


La présence à Paris ce jeudi 15 mars de l'émissaire chinois pour la Syrie Zhang Ming, ne devrait pas infléchir la position du géant asiatique sur le dossier. Jusqu'à présent, la Chine s'est toujours refusée à signer au Conseil de sécurité des Nations Unies toute résolution qui ne renverrait pas dos à dos le régime de Bachar al-Assad et les révolutionnaires. Par ce choix, Pékin s'aligne sur la position russe plutôt que sur celle de la Ligue Arabe.

La Chine prête à signer?

Pourtant, dans les coulisses des négociations, on affirme qu'à l'occasion du dernier véto "l'ambassadeur de Chine à l'ONU avait pour instruction de soutenir le texte." Une position qui aurait été en cohérence avec la stratégie diplomatique habituelle de la Chine qui "déteste se mettre en porte-à-faux avec les organisations régionales", en l'occurrence donc la Ligue Arabe, explique ce même diplomate. Au dernier moment, Pékin fait machine-arrière, selon lui "pour des raisons sino-russes".

Pourtant, il n'est pas certain que la Chine ait eu réellement l'intention de signer la résolution. Les deux puissances jouent "l'une et l'autre à se rouler dans la farine. C'est à qui prendra le vent sur la scène internationale", commente Jean-Luc Domenach directeur de recherche à Science Po. Ce serait donc une stratégie que de faire croire que c'est presque contrains et forcés qu'ils refusent de s'aligner sur la position de la Ligue Arabe. "Les Chinois comme les Russes ne souhaitent pas être les derniers à ne pas signer. Or la Russie a envoyé quelques signes laissant à penser qu'elle pourrait infléchir sa position", ajoute Fabienne Clérot, chercheur à l'IRIS. "Même s'ils peuvent se faire des coups bas, les deux pays finissent presque toujours par s'accorder" explique Jean-Luc Domenach.

Chine et Russie, des "alliés stratégiques"

En 1996, Moscou et Pékin posaient les nouvelles bases d'une coopération économique en signant un "partenariat stratégique". Depuis les relations se sont intensifiées tant dans le domaine purement commercial que militaire et diplomatique. La Chine est désormais le premier partenaire commercial de la Russie avec 70 milliards de dollars d'échanges par an. Un montant qui, selon Vladimir Poutine, devrait atteindre les 100 milliards de dollars en 2015. Elle est aussi le premier consommateur mondial de matières premières et la Russie le premier producteur. Autre point d'alliance stratégique, les deux pays s'accordent pour remettre en cause l'hégémonie du dollar. Enfin sur le plan militaire, Russes et Chinois intensifient leur coopération. La Russie est même devenue le principal fournisseur d'armes du géant asiatique.

Pour Fabienne Clérot, "les deux pays sont des alliés stratégiques en général. Ils sont sur les mêmes positions pour des raisons autant internes que géopolitiques." Comme la Russie, la Chine doit faire face à de fortes minorités musulmanes avec des volontés séparatistes. "Ils ne veulent pas donner l'impression de céder, ne serait-ce d'un pouce face à l'islamisme", explique Jean-Luc Domenach.

L'Iran au coeur du débat

L'enjeu principal de cette partie d'échec diplomatique demeure toutefois l'Iran. Russes et Chinois vivent le dossier syrien comme une répétition de ce qui pourrait arriver là-bas. "Quand la question d'une intervention militaire en Iran sera portée devant les Nations Unies, les Chinois ne veulent pas être en position de faiblesse, commente Fabienne Clérot. D'autant plus qu'ils ont l'impression de s'être fait rouler en Libye." Moscou et Pékin n'avaient pas opposé leur véto à une résolution qui prévoyait de "protéger les populations civiles." Mandat largement dépassé par les Occidentaux. De plus, si Européens et Américains interviennent militairement en Syrie, ils seront "à la porte de l'Iran" fait remarquer le chercheur.

Les Chinois ont bien sûr pris des positions en Syrie: le principal producteur de pétrole du pays, Al Furat Petroleum Company, est une joint-venture sino-syrienne. Des investissements pourtant incomparables avec ceux réalisés en Iran. "Sa stratégie à toujours été d'aller là où les Occidentaux ne vont plus", décrypte Fabienne Clérot. Le géant absorbe un quart du pétrole Iranien et viens de signer un contrat gazier de 100 milliards de dollars, portant sur 30 ans. Et l'Iran contrôle le détroit d'Ormuz par lequel transite 40% du pétrole mondial. La Chine ne pourrait accepter une gouvernance hostile dans une place aussi stratégique et elle fait passer des signaux clairs en ce sens: en décembre 2011 le major-général Zhang Zhaozhong déclarait ainsi que "la Chine n'hésiterait pas à protéger l'Iran, même si cela doit déclencher une troisième guerre mondiale.

Artcile à retrouver ici

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 10:03


 
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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 12:26
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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 09:52

Les indispensables réformes de l'économie chinoise

LEMONDE.FR | 29.02.12 | 12h32  •  

 Capture-d-ecran-2012-03-07-a-10.34.04.pngSOCIATED PRESS/GREG BAKER

La Chine a atteint un tournant dans son développement économique et va devoir mettre en œuvre de profondes réformes, avec un rythme de croissance qui va diminuer de près de moitié en vingt ans, estime la Banque mondiale dans un rapport établi en collaboration avec un think tank étatique chinois.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a présenté lui-même cette étude, lundi 27 février. Le vice-président Xi Jinping, qui devrait, sauf coup de théâtre, prendre les reines du pays à l'automne 2012, et le vice-premier ministre Li Keqiang ont annoncé qu'ils le soutenaient.

Premier constat : la deuxième économie mondiale, qui croît encore à environ 9 % annuellement, va voir sa croissance ralentir aux alentours de 5 ou 6 % dans les vingt prochaines années. Un chiffre optimiste, contrebalancé par une incertitude sur le rythme de ce ralentissement, dont les auteurs du rapport disent "[ignorer] s'il sera régulier ou non". Or, toute chute brutale de croissance pourrait révéler "des zones d'inefficacité et des pertes dans les banques, les entreprises et à différents échelons du gouvernement — aujourd'hui cachés sous le voile de la croissance rapide — et pourrait précipiter une crise fiscale et financière".

CHANGER DE MODÈLE

Pour élargir ces perspectives de croissance, l'économie chinoise ne peut plus seulement compter sur ses exportations et ses investissements massifs, a affirmé lundi M. Zoellick, selon qui "le modèle de croissance actuelle du pays n'est pas soutenable." Il préconise donc, notamment, de réduire la taille du secteur étatique et de mettre fin aux situations de monopole dans des secteurs stratégiques (automobile, énergie, finance, télécommunications).

Plus de dix ans après l'accession de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les entreprises d'Etat profitent toujours des restrictions aux investissements étrangers dans ces secteurs. Elles profitent aussi de financements avantageux, tandis que leurs concurrents étrangers se plaignent d'un manque de transparence dans l'accès au marché chinois.

"Souvent, ces entreprises ne se posent pas la question de savoir si elles sont rentables ou non," analyse Danielle Schweisguth, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). "Elles ont un accès quasi-garanti aux finances de l'Etat", ce qui n'encourage pas la recherche de l'efficacité et pèse sur l'économie chinoise.

La Banque mondiale et ses partenaires chinois renvoient l'essentiel de ces réformes à la fin des années 2020, mais de premières "victoires rapides" sont encouragées à court terme, pour le début de mandat de M. Xi Jinping. Il s'agira notamment d'augmenter les dividendes versés par les entreprises publiques, afin d'aider à financer les dépenses sociales.

LA CHINE QUI CONSOMME

Deuxième axe de ce rapport : les dirigeants chinois devraient cesser de mettre l'accent uniquement sur les aspects quantitatifs de la croissance pour prendre également en compte ses aspects qualitatifs. La Chine a déjà cessé d'évaluer ses performances en gardant l'oeil rivé sur le compteur du pourcentage annuel de croissance. Son plan quinquennal en cours, le douzième, affiche un objectif de 7 %, "mais sans en faire un absolu indépassable", précise Fabienne Clérot, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il s'agit également de faire en sorte que les Chinois consomment, afin qu'ils compensent le ralentissement des ventes à l'étranger. La Banque mondiale en fait un impératif pour l'avenir de l'économie chinoise.

Pour cela, l'Etat devra augmenter les salaires et mettre en place un système de sécurité sociale, qui permettrait aux Chinois, selon Danielle Schweisguth, "de ne pas mettre de côté 50 % de leur paye pour le jour où ils auront besoin d'être hospitalisés". Fabienne Clérot relève également la nécessaire réforme du "hukou", le permis de résidence qui prive les migrants chinois d'une partie de leurs droits s'ils vont chercher du travail dans d'autres provinces sans autorisation. Selon la chercheuse, "environ un quart de la population de Shanghaï serait ainsi constituée d'ouvriers qui n'ont pas accès légalement aux hôpitaux ni aux écoles. Cela créée une société à deux vitesses" dans laquelle les moins favorisés offrent, certes, une main d'œuvre bon marché, mais ne tirent pas la consommation vers le haut.

LE RÔLE DU PARTI PASSÉ SOUS SILENCE

Parmi les autres recommandations permettant une croissance "durable" à la Chinoise, le document appelle à renforcer l'innovation, à améliorer la protection sociale et les incitations pour protéger l'environnement, ainsi qu'à une meilleure garantie des droits sur la terre des paysans.

Reste une inconnue dans cette série de réformes libérales : le rôle du parti. Rien n'est dit des nominations officielles de dirigeants des entreprises d'Etat ni de la formation des politiques monétaires au sein du parti avant leur transmission à la Banque de Chine.

M. Zoellick, qui a proposé ce rapport commun aux dirigeants chinois à la fin de l'année 2010, selon le Wall Street Journal, n'a pas souhaité aller jusque-là : "Je m'attends à ce qu'on voie la nouvelle génération de dirigeants expérimenter avec ces idées", déclarait-il lundi.

Louis Imbert, avec agences

 

article à retrouver ici

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C'est Pas Du Chinois

  • : C'est pas du chinois
  • : CPDC est plus mon bloc-notes qu'un véritable blog. Vous trouverez ici un décryptage de l'actualité chinoise (questions de société, relations internationales, économie, politique,culture, médias...) à travers des vidéos, des photos, des articles parus, des interviews, des brèves... Pour mieux comprendre la Chine et les Chinois. Parce que leur avenir détermine, au moins en partie, le nôtre... Fabienne Clérot
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L'auteur

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  • Chercheur à l'IRIS.
Aire de recherche : Chine, géostratégie de l'information.
Formateur en management interculturel.
Spécialiste des médias et de la communication (10 ans à la Présidence de France Télévisions).
  • Chercheur à l'IRIS. Aire de recherche : Chine, géostratégie de l'information. Formateur en management interculturel. Spécialiste des médias et de la communication (10 ans à la Présidence de France Télévisions).

Mon actu

Novembre & décembre :

invitée de LCI émission spéciale en direct le 4 novembre (arrivée de Hu Jintao)

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Etudes : la Chine en Afrique

Janvier - février : 

Emission Sinosphère sur France Ô (France Télévisions) samedi 8/01 à 19h30

Conférences à l'ISRIS

Formations interculturelles

Interview Le Monde, "Les étudiants chinois en France"

Mars : 

Article "médias" n° 24 Monde Chinois

Interview Repères "Du contrat social en Chine"

Interviews LCI (le 12-14) 9 mars 12h15 "bilan de la session parlementaire chinoise"

LCI Soir 30 mars 23h15 "Nicolas Sarkozy en Chine"

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